La vie de blogueuse littéraire comporte certains défis. L’un d’eux est de parler d’un livre sans trop en dire. Dans cet article, je vous partage un coup de cœur et j’espère vous en dire juste assez pour vous donner envie de le lire. Parce que oui, c’est à lire!
J’ai reçu ce roman le 12 août, lorsque j’étais libraire d’un jour à la Librairie Morency.
C’est un livre auquel je n’aurais probablement jamais porté attention. Surtout avec la couverture de l’édition de poche. Je me souviens vaguement d’avoir vu la couverture de l’édition originale, parue chez Finitude.
Ce roman contient beaucoup d’humour et de moments magiques. Il contient aussi beaucoup de drames.
On se retrouve dans l’intimité d’une famille extravagante. Un père, une mère, leur fils et une Demoiselle de Numbie. Le père et le fils s’expriment en alternance.
Le père est amoureux fou et la mère est folle à interner. T’sais quand l’expression aimer à la folie prend tout son sens? C’est exactement ça.
La femme veut constamment s’amuser et danser sur Mr Bojangles de Nina Simone, de la musique pour les sentiments. Elle ne veut pas que son mari travaille parce qu’elle s’ennuie. Ensemble, ils ont déniché un château en Espagne, parce que c’est possible d’en avoir un.
Sous le regard de leur fils, les parents vivent leur amour. Ils n’aiment pas la Saint-Valentin et préfèrent célébrer la Sainte-Georgette le 15 février.
« Je n’ai jamais bien compris pourquoi, mais mon père n’appelait jamais ma mère plus de deux jours de suite par le même prénom. […] Un jour par an seulement, ma mère possédait un prénom fixe. Le 15 février, elle s’appelait Georgette. Ce n’était pas son vrai prénom, mais la Sainte-Georgette avait lieu le lendemain de la Saint-Valentin. Mes parents trouvaient tellement peu romantique de s’attabler dans un restaurant entourés d’amours forcés, en service commandé. Alors chaque année, ils fêtaient la Sainte-Georgette en profitant d’un restaurant désert et d’un service à leur seule disposition. De toute manière, Papa considérait qu’une fête romantique ne pouvait porter qu’un prénom féminin. »
En attendant Bojangles | Olivier Bourdeaut | Les Éditions Gallimard / Folio
Le fils s’exprime avec beaucoup de naïveté. Le père, de son côté, s’exprime avec la lucidité d’un homme amoureux dépassé par les événements. Une réelle souffrance est perceptible.
« Le problème avec le nouvel état de Maman, c’est qu’il n’avait pas d’agenda, pas d’heure fixe, il ne prenait pas de rendez-vous, il débarquait comme ça, comme un goujat. Il attendait patiemment qu’on ait oublié, repris notre vie d’avant, et se présentait sans frapper, sans sonner, le matin, le soir, pendant le dîner, après une douche, au milieu d’une promenade. »
EN ATTENDANT BOJANGLES | OLIVIER BOURDEAUT | LES ÉDITIONS GALLIMARD / FOLIO
« C’est vraiment différent de pleurer en plein jour, c’est un autre niveau de tristesse. »
EN ATTENDANT BOJANGLES | OLIVIER BOURDEAUT | LES ÉDITIONS GALLIMARD / FOLIO
Ce roman mérite tout le buzz qu’il y a eu autour. C’est bouleversant.
Je n’en dis pas plus.
Je vous laisse sur la fameuse chanson de Nina Simone.
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Libraire, chroniqueuse culturelle et animatrice, ma vie tourne pas mal autour des livres!
(Ma vie tourne aussi pas mal autour de la radio. La preuve : je suis diplômée en animation radiophonique et je veux en vivre.)
Je lis de tout, et partout. Sur papier et sur ma liseuse numérique.
Je parle de mes lectures simplement, comme j'en parle avec mes amis devant un verre ou une tasse. Sentez-vous bien à l'aise de vous préparer un breuvage. 😉
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