Émission littéraire + Suggestions + Confidences

Le pouvoir de l'échec | Arnaud Granata

Couverture du livre "Le pouvoir de l'échec" d'Arnaud Granata.
Qu’on les considère comme des expériences, des défis ou comme la fin du monde, les échecs font partie de la vie. Je l’avoue, j’ai peur d’échouer. Et j’ai encore plus peur de parler de mes échecs. Vous vous reconnaissez dans ce que je dis? Lisez mon avis sur un livre inspirant et très humain sur les petits et les grands échecs.

Mon avis

On a l’impression d’accompagner Arnaud Granata dans sa quinzaine d’entrevues. Il est excellent pour nous raconter des histoires. Ça parait qu’il s’intéresse sincèrement aux gens.
Les entrepreneurs qui se confient en environ 8-10 pages chacun :

  • Arnaud Granata
  • Martin Juneau
  • Cath Laporte
  • Caroline Néron
  • Erik Giasson
  • Christiane Charette
  • Ethan Song & Hicham Ratnani
  • Jean-François Bouchard
  • Nicolas Duvernois
  • Christiane Germain
  • Alexandre Robert

Il y a des noms qui vous disent rien? C’était la même chose pour moi avant de lire ce livre!
Une chose que j’aime beaucoup de ce livre, c’est que les témoignages sont variés. À certains moments, ces entrepreneurs ont l’audace de foncer. À d’autres moments, certains ont le courage d’arrêter. Surtout, ils rebondissent.
Plus qu’un recueil de témoignages d’entrepreneurs, cet ouvrage réunit aussi la psychologue Rose-Marie Charest, l’économiste François Delorme, le philosophe Jocelyn Maclure, la sociologue Diane Pacom et le professeur en adaptation scolaire Égide Royer. Ils s’expriment sur l’échec à partir de leur expertise.
J’ai une petite déception : le livre se termine sans avertissement! J’aurais aimé lire une conclusion, et en même temps, je ne sais pas du tout comment faire une conclusion qui se tient à la fin d’un tel recueil. Je n’étais pas prête à ce que ça se termine. Êtes-vous surpris si je vous dis que je l’ai relu?

Quelques citations inspirantes

J’ai retenu quelques extraits qui me parlent beaucoup et qui peuvent résonner en vous. Considérez que ce sont des éléments que j’aurais surligné dans ma copie.

« Mais cet échec en dit aussi beaucoup sur ce que l’on ne nous apprend pas à l’école et sur ce dont personne alors ne m’avait jamais parlé : on peut entreprendre des choses pour le plaisir et ne pas viser sans cesse la compétition, la réussite ultime ou le dépassement de soi. On peut aussi expérimenter des choses, essayer, se planter et ne pas en faire tant d’histoires. » (Arnaud Granata)

« C’est pourquoi il est important de connaître les raisons de nos échecs. Désirez-vous vraiment réussir? Cela se pourrait-il que votre échec ne soit pas un acte manqué, mais un acte réussi? Vous savez, réussir à ne pas réussir, c’est quelque chose de courant… » (Rose-Marie Charest)

« Il faut se laisser le droit de faire des tests, de se planter, puis de rebondir. Par exemple, j’ai changé six fois de logo, et plusieurs fois le nom de mon entreprise. Qui s’en souvient aujourd’hui? Vouloir la solution parfaite tout de suite et ne pas se laisser le droit de changer, c’est étouffant, et c’est contre-productif. » (Caroline Néron)

« Quand un employé échoue quelque chose, je me demande si j’aurais fait mieux, et dans 99% des cas, j’arrive à la même réponse : non. On a le droit de se planter, mais on ne doit pas pour autant tout faire pour échouer! » (Jean-François Bouchard)

« Certaines émissions me déçoivent, et dès que les caméras s’éteignent, je veux juste m’isoler tout de suite avec mon équipe pour faire le bilan de ce qui vient de se passer. » (Christiane Charette)

« Je consomme moins, j’ai moins besoin de choses : voyages, bien matériels… Je ne me force pas, j’y pense moins. Quand je travaillais, à mes débuts, je faisais tout pour fuir ma vie et je trouvais refuge dans la consommation. » (Cath Laporte)

Vous vous dites que ça fait beaucoup de citations? Dites-vous que j’en ai retiré 10 avant de publier 😉

Que pensez-vous de ces citations? Les auriez-vous surligné dans votre copie?

Un de mes échecs

Mi-2010, je décroche ce que je considère, à ce moment-là, être LE boulot de rêve! Ça faisait des années que je participais aux activités offertes dans cette organisation et que je me disais que les coordonnatrices précédentes ont une maudite belle job!
Dès les débuts, la réalité m’a rattrapé. Les programmes pour adultes étaient grandement déficitaires. J’étais à la recherche de solutions. Je ne manquais pas d’idées et d’énergie.
J’ai proposé plusieurs pistes de solutions à la direction générale, mais plus souvent qu’autrement, l’offre était re-fu-sée. Pas parce que mes idées n’étaient pas bonnes, mais parce qu’elles ne correspondaient pas à la vision de l’organisation.
Je voulais aider toutes les femmes à développer leur leadership et je voulais mettre de l’énergie pour rejoindre celles qui étaient dans l’ombre. La direction générale visait plus particulièrement les femmes en affaires parce qu’elles étaient influentes et étaient prêtes à payer plus cher pour des activités. Je cherchais des façons de concilier nos deux visions.
Printemps 2011, j’ai mon évaluation annuelle. Globalement, ça va très bien! Les programmes pour adultes sont encore en difficultés, mais heureusement, il n’y a pas que ça sous ma responsabilité.
Fin juin 2011, c’est ma dernière activité avant l’été. Une grosse soirée, qui m’avait demandé beaucoup d’énergie. J’avais collaboré avec de merveilleux partenaires. C’était une grande source de fierté.
Sauf que, le lendemain matin, je n’étais plus capable de me lever. J’angoissais à l’idée de retourner au bureau. J’avais peur. Je ne savais pas ce qui m’arrivait.
Comme j’ai la chance d’avoir un médecin de famille, je suis allée le voir. Il m’a prescrit du repos, même si je ne veux pas. J’avais des responsabilités! J’avais un département à sauver!
Pendant mon congé, il y a eu réaménagement des postes et j’ai été rétrogradée. Je me retrouvais agente dans le département dont j’avais précédemment la responsabilité, sous la responsabilité d’une nouvelle personne. J’avais le choix entre accepter la rétrogradation ou démissionner.
J’ai choisi d’aller aux Normes au travail et d’aller en médiation. J’ai obtenu une entente confidentielle vers la fin 2011/début 2012.
Je vous ramène au début de mon récit : j’avais LE boulot de rêve. Et comme si ce n’était pas suffisant, j’occupais des fonctions qui m’amenaient à développer des relations et à être dans des tas d’événements. En plus de vivre un échec et de me voir comme un échec ambulant, je pouvais faire l’objet de plusieurs potins dans le milieu. Je ne voyais pas comment je pourrais me trouver un nouvel emploi.
Environ 2 mois plus tard, j’ai vu passer un contrat pour faire du soutien à la formation. Puisque j’ai étudié là-dedans et que j’étais clairement surqualifiée (sur papier du moins), j’ai osé envoyer mon CV. Mon premier CV de consultante. J’ai obtenu le contrat. C’est ce dont j’avais besoin pour recommencer à travailler.
Au bout de quelques jours, des réaménagements ont eu lieu dans l’équipe de projet et je me suis retrouvée avec un nouveau gestionnaire. Avec lui, j’ai découvert la gestion du changement et je pouvais prendre ma place. Je faisais preuve d’initiatives et on me faisait confiance.
Depuis ce moment, je suis consultante en gestion du changement.
Est-ce que je suis déçue d’avoir perdu mon emploi en 2011? Bien sûr, puisque j’ai le sentiment de ne pas être allée au bout (parce que je n’ai pas réussi). Est-ce que je suis contente de la tournure des événements? Oh que oui!
Si j’occupais encore mes anciennes fonctions, je n’aurais pas eu l’espace pour démarrer le blogue que vous lisez en ce moment. Toutes mes énergies étaient dirigées vers mon emploi. Comme je dis souvent, la créativité a besoin d’espace pour s’exprimer. Il n’y avait pas d’espace pour autre chose.
Si je n’avais pas osé envoyer pour CV pour devenir consultante, je ne serais pas où j’en suis en ce moment. C’est cliché, mais il y a souvent mieux qui nous attend après nos échecs.
Je n’ai pas de rancœur par rapport à l’organisation qui m’a rétrogradé. Je donne régulièrement et je réfère les services. Je n’ai pas de rancœur par rapport à la direction générale. Je vois ça comme une incompatibilité. Je ne suis pas meilleure ou pire, je suis différente.
Bref, ce qui est un échec peut devenir une source de succès. Et derrière les succès des gens, il se cache parfois des échecs cuisants.

Suggestions de lectures complémentaires

Voici les ouvrages qui sont recommandés dans le livre :

Et vous, quel est votre rapport à l’échec? 

Le pouvoir de l’échec
Arnaud Granata
Les Éditions La Presse
ISBN-13 : 9-782897-054786

Cet article contient des liens d’affiliation. Grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, 4% de votre achat (la totalité de mes redevances) sont remis à un organisme œuvrant en alphabétisation. Tous les achats comptent. Il suffit d’utiliser un de mes liens sécurisés. Cliquez ici pour obtenir plus d’informations.

5 Commentaires

  1. arthemissfr

    Superbe article ! Je viens de passer sur ton blog grâce au groupe fb « make my blog beautiful » et je ne regrette pas du tout !
    Dans le même style, si tu ne connais pas déjà, je peux te conseiller de lire « les vertus de l’échec » de Charles Pépin (je ne dis pas ça parce que c’est mon ancien prof de philo) c’est une petite pépite à la fois d’un point de vu philosophique et humain. (d’ailleurs, plus j’y pense, plus je vais faire un article la dessus…)
    En tout cas continue comme ça, c’est un plaisir de te lire ! 🙂

  2. Josée Tardif

    Je voulais faire un billet sur ce livre justement! J’ai bien aimé les propos de Rose-Marie Charest dans le livre. Ça suscite des discussions! Toutes les personnes du livre ont su rebondir et poursuivre leur chemin parfois dans une autre direction!! Je recommande aussi la lecture de ce livre!

    • Julie lit au lit

      Rose-Marie Charest <3 J'ai noté 3 autres citations de ses citations, dont celle-ci : « La peur du succès est encore plus grande chez les femmes que chez les hommes, parce que réussir pour une femme, c’est aussi devoir répondre à la question : « Si tu réussis dans un domaine, qu’est-ce que tu négliges dans ta vie? » La peur du succès bloque tout autant que la peur de l’échec, même si elle est plus inconsciente. »

      • Josée Tardif

        Cette année, je plonge et je sors de ma zone!! Et j’encourage ma fille à le faire aussi!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

%d blogueurs aiment cette page :