J’ai le plaisir d’accueillir une nouvelle collaboratrice sur le blogue : Marie-Michèle Martel. Dans cet article, elle démystifie l’autoédition et elle nous informe sur les pièges à éviter.
On a tous une image romantique des livres, de l’éditeur qui lit des manuscrits. Pourtant, il y a aussi ces auteurs qui choisissent l’autoédition. Ce peut être un terme peu connu de ceux qui ne sont pas issus du milieu culturel. Pourtant, ce mot parle de lui-même. L’auteur fait tout. Comment percevez-vous ce choix ? Est-ce vraiment de l’édition? Est-ce vraiment valable? Est-ce de qualité? Tant de jugements sur le travail d’un auteur qui a travaillé fort pour tenir son livre entre ses mains. Mais, pourquoi ces jugements? Dans cet article, je vous invite à franchir la barrière des jugements. Découvrez ce qu’est l’autoédition et la place qu’elle occupe sur le marché. Nous verrons comment elle est perçue. Puis, nous discuterons des erreurs fréquentes commises par les auteurs autoédités et comment les éviter. Alors, prêts pour l’aventure?
L’autoédition, ce qu’elle est et où elle se place
Même s’il n’y a pas de définition officielle de l’autoédition, tout le monde s’entend pour dire que ce mot signifie un auteur qui se publie seul. Il prend donc en charge toutes les étapes. Attention! Autoédition ne signifie pas travailler seul, dans son sous-sol, coupé du monde sur son livre. Au contraire, des auteurs qui cherchent à obtenir un résultat de qualité s’entourent et se créent une équipe éditoriale : réviseur linguistique, graphiste, correcteur, imprimeur, etc.
Il y a plusieurs formes d’édition et l’autoédition est l’une de celles-ci. Bien sûr, il y a l’édition traditionnelle, celle que tout le monde connaît. Un éditeur choisit un manuscrit parmi tous ceux qui lui sont envoyés et choisit de travailler avec son auteur pour le publier. Une autre forme bien connue est l’édition à compte d’auteur, c’est-à-dire qu’un auteur remet son manuscrit à un éditeur et le paie pour gérer la production de celui-ci. Pour en savoir plus sur les principales formes d’édition, je vous invite à lire mon article Comment publier mon livre?
Par conséquent, même si l’édition traditionnelle dégage du prestige, elle n’est pas seule à bord. Elle a seulement une plus grande part de marché. Pourtant, de nos jours, de plus en plus d’auteurs choisissent l’autoédition. Je vous invite à découvrir le texte de Maude Colin sur les raisons qui poussent un auteur à choisir l’autoédition. D’ailleurs plusieurs plateformes ont vu le jour pour soutenir le travail des auteurs autoédités.
Que dit-on de l’autoédition?
Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’autoédition, j’avoue que j’avais certains jugements. J’avais été libraire et j’avais vu des livres autoédités qui manquaient cruellement de professionnalisme. Malheureusement, pour les livres, comme bien d’autres choses, c’est la couverture et l’objet lui-même qui accrochera l’œil du lecteur potentiel. C’est pourquoi négliger toute cette partie me faisait croire que l’autoédition n’était pas une voie solide pour la publication d’un livre. Après tout, pour moi, faire soi-même ne signifie pas cheap ou de mauvaise qualité.
En lisant sur le sujet, j’ai découvert qu’un autre jugement semblait persistant : la validité des textes publiés en autoédition. Mise en contexte. En édition traditionnelle, l’éditeur reçoit des manuscrits, qu’il (ne) lit (pas) au complet, pour choisir ceux qui seront dignes d’intérêt pour son catalogue dans les prochaines saisons littéraires. Par conséquent, il utilise son expérience, son regard de professionnel du livre pour sélectionner les textes qui « méritent » d’être publiés. Dans les faits, cet argument ne tient plus totalement. Selon les dernières statistiques, seulement 3 % des manuscrits reçus par les éditeurs sont publiés. Qui pourrait affirmer que les 97 % restants ne méritent aucunement d’être publiés? Personne ne le peut vraiment. Après tout, même s’il y a des textes qui méritent de l’attention, les goûts en matière de lecture demeurent personnels. Chaque livre peut trouver son public… mais certains auront peut-être un plus petit public que d’autres.
Alors, est-ce vrai que l’autoédition n’est pas valable ? Je ne le crois pas. Elle doit se faire dans les règles de l’art, tout simplement. Voyons d’ailleurs les erreurs fréquentes.
Les erreurs fréquentes en autoédition… et comment les éviter.
Voici trois erreurs qui semblent revenir fréquemment dans l’autoédition.
1. Vouloir tout faire tout seul.
S’il y a bien un conseil que je donne constamment, c’est : entourez-vous! Que vous ayez ou non de l’expérience en édition, ce n’est pas vrai que vous êtes bons dans tout. Alors, apprenez à confier votre texte aux autres. Profitez de leur professionnalisme, de leur bon travail pour élever la qualité de votre livre. La révision linguistique est essentielle tout comme un bon graphisme. À chacun son métier.
2. Négligez la couverture.
C’est une erreur monumentale. Qu’on le veuille ou non, ce sont nos yeux qui pensent en premier. Si votre couverture n’accroche pas votre lecteur potentiel, ce dernier passera à un autre titre. Puis, une couverture transmet votre message, votre professionnalisme. Prenez le temps de la concevoir, avec votre graphiste, afin qu’elle soit un bon porte-parole pour votre texte.
Si nous voulons aller plus loin, nous pourrions dire « négliger le graphisme en général ». Lorsque vous avez attiré votre lecteur et qu’il a ouvert le livre, il ne faut pas le décevoir. Il faut lui offrir une expérience de lecture confortable pour les yeux. Donnez-lui le goût de poursuivre sa lecture… Faites confiance à votre graphiste qui connaît les codes et les usages pour ce type de projet.
3. Ne pas vouloir investir.
Ne pas vouloir investir signifie deux choses : ne pas mettre le budget adéquat et ne pas mettre le temps nécessaire. Dans un premier temps, le budget peut certainement faire peur à un auteur qui souhaite choisir l’autoédition. Pourtant, il faut savoir investir pour obtenir un travail à la hauteur de nos attentes. Ça s’applique pour les professionnels qui constitueront votre équipe éditoriale, mais ça s’applique aussi à la qualité de l’objet que vous voulez créer, en payant pour du papier de moins bonne qualité par exemple.
Dans un deuxième temps, il est question du temps à investir pour gérer son projet d’autoédition. Bien entendu, comme l’auteur prend en charge toutes les étapes de production, il est normal que ça demande du temps. Et c’est comme dans n’importe quoi, en voulant aller trop vite, on coupe les coins ronds. C’est pourquoi l’auteur autoédité doit croire en son projet et être prêt à s’investir en temps et en argent pour obtenir l’œuvre de qualité qu’il visualise.
Est-ce que l’autoédition est réellement de l’édition ? Bien sûr, quand elle est fait selon les règles du métier, l’autoédition mérite sa place sur le marché. Bien souvent, les livres autoédités sont moins connus, car ils ne jouissent pas des machines de diffusion et de distributeur des éditeurs établis. Pourtant, de petites perles se trouvent parmi ces titres. Certains auteurs sont choisis ensuite par des maisons d’édition pour faire partie de leur catalogue. Il faut seulement garder en tête qu’une aventure d’autoédition, c’est d’abord et avant tout un auteur qui va au bout de ses rêves.
Marie-Michèle Martel accompagne les professionnels passionnés dans leurs projets de publication afin qu’ils partagent leurs connaissances et leur expertise dans des ouvrages et des textes de qualité, à leur image!
A reblogué ceci sur kirsteen duvalet a ajouté :
De précieux conseils aux auto-publiés.
A reblogué ceci sur Laureline Roy.
Dans le contexte actuel, c’est terriblement difficile pour une personne qui a le goût ou le besoin d’écrire de parvenir à se faire publier. Et si on ne publie pas, on n’est pas lu et si on n’est pas lu… autant garder nos écrits dans notre tête. L’autopublication est une opportunité. Ça n’est pas la panacée universelle, mais c’est quand même une bonne chose. Là où j’ai des retenues cependant c’est la publication à compte d’auteur avec des « éditeurs autoproclamés » pas toujours honnêtes. Pour un vieux routier, ça va encore, on ne se fait plus prendre… mais beaucoup de nouveaux auteurs ( quel que soit leur âge) se font dépouiller de leurs rêves par des gens mal intentionnés… Je n’ai pas de solutions à offrir. Écrire c’est quelque chose de profondément personnel. On a tous une motivation propre qui nous pousse à avancer. On n’a pas tous le même niveau de perfectionnisme non plus, ce n’est pas parce qu’on se croit bon qu’on est le meilleur ou qu’on est seulement intéressant… écrire exige autant d’humilité que de travail. Quand tous les auteurs (en herbe ou pas) auront compris ce principe, les romans publiés en auto-publication feront moins peur aux gens qui aiment lire. De toute manière, bien des romans produits par de grosses boîtes ne valent pas le papier gaspillé pour les imprimer. Mais eux, ils ont la chance d’avoir une machine qui pousse derrière. Ce qui n’est pas le cas du pauvre diable qui a mit tout son coeur dans son ouvrage auto publié… Ainsi je pense qu’on a le devoir (au sens collectif du terme) de bien se remonter les manches et de travailler très fort avant de s’auto éditer… Tous ont à y gagner!
Super intéressant Danny!
Je crois aussi que l’autoédition doit être un espace liberté, mais où la qualité est aussi importante! C’est pourquoi je travaille tous les jours à sensibiliser les auteurs qui me contactent à l’importance de la qualité dans la production de leur livre!