Officiellement du 17 au 27 octobre 2019, cette édition anniversaire a débuté quelques jours plus tôt. Dans cet article, je vous présente les activités auxquelles j’ai assisté et je vous partage quelques liens vers des chroniques et entrevues à la radio.

Thème de la 10e édition : Pour la suite du monde…

« De quelle façon la littérature et les arts peuvent-ils nous faire prendre conscience de cette beauté et contribuer à la conserver, à intervenir sur l’avenir et à inspirer les jeunes générations? Peut-être faut-il réapprendre à s’enraciner dans le rêve et à migrer vers soi, afin de prendre part activement à la solution collective. Peut-être faut-il trouver un sens magnifié à nos vies, s’inspirer de ce qui nous entoure tout en l’inspirant à notre tour, réanimer nos existences, être vivant.e.s plus que survivant.e.s. La littérature possède la faculté magique d’installer l’être dans la présence de l’instant. Elle rappelle aussi la capacité de croire en l’imaginaire et en sa force créatrice. Tout devient possible. »

Isabelle forest, responsable de la programmation du Festival québec en toutes lettres

L’enfant dans le miroir


Ceci n’est pas une pub

Si vous avez marché sur les rues Saint-Jean, Saint-Joseph ou Cartier à Québec, vous avez probablement vu des affiches et des bannières jaunes. C’était une partie de tout ce qu’on pouvait découvrir!

« Pour la suite du monde

Faites-nous entendre l’écho de l’indicible

Redites-nous ce singulier dans lequel tous se reconnaissent

Laissez parler des beautés insoupçonnées

Pour la suite du monde

Laissez partout entrer l’art et la littérature »

Normand baillargeon

« Pour la suite du monde

pour de meilleurs lendemains

il nous faudra composter l’empathie

pour faire pousser des murmures de bienveillance

arbres géants

bataillons de quiétude

face aux tumultes

occupant le ciel d’aujourd’hui »

Elkahna Talbi

« Pour la suite du monde, pour devenir enfin de vrais être vivants, pour se baigner dans le monde sans l’abolir, pour nourrir nos corps grâce à la matière vive et pour oublier les millénaires d’industrie de mort toujours plus au nord de nous-mêmes, pour être enfin ce que nous devrions devenir, ensauvagés de toute cette boue sur nos peaux, il nous faudra la patience des bêtes à cornes et l’obstination des krummholz, le soleil devra nous durcir sur les grands sommets et nous tordre comme du bois debout, nouveaux fruits pressés sans désastre désormais, aussi puissants que la poussée des branches en hiver. »

Étienne beaulieu

Tous les textes étaient inédits et j’aimerais beaucoup les revoir sous une autre forme. Pourquoi pas un livre numérique, ce qui permettrait d’inclure les fichiers audio?

Comme vous pouvez le voir plus bas, j’ai eu beaucoup de plaisir à mettre du Québec en toutes lettres, et plus précisément du Ceci n’est pas une pub, dans la décoration de la Librairie Morency.


Cabaret souvenir

crédit photo : Nadia Morin

La république des rêves

Crédit photo : Léna Ollivier
Crédit photo : Léna Ollivier

Parcours littéraire performatif


Nuit de la poésie


Un thé avec Marie Laberge

Crédit photo : Nadia Morin

Émilie ne sera plus jamais cueillie par l’anémone

Crédit photo : Nadia Morin

Un thé avec Dominique Fortier

Crédit photo : Nadia Morin

Un thé avec Alexandre Jardin


Géolocaliser l’amour

Spectacle basé sur le livre Géolocaliser l’amour de Simon Boulerice, publié aux Éditions de Ta Mère à l’automne 2016.

Lecture dessinée du livre Géolocaliser l'amour de Simon Boulerice.
Crédit photo : Nadia Morin

Classe de maître avec Alexandre Jardin

J’ai pris 4 pages de notes pendant la classe de maître d’Alexandre Jardin. Il a été très généreux pendant les 2h10 qui ont été allouées à cette activité. J’ai l’impression qu’il aurait aimé poursuivre, mais en même temps, il avait dit tout ce qu’il avait prévu.

Nous étions invités à poser nos questions à tout moment.

Parmi les choses dont il nous a parlé, il y a la différence entre l’intrigue (Alexandre dit la vérité) et le sujet (On peut retirer ses masques). Le plus important étant le sujet. L’intrigue doit servir le sujet.

Doit-on faire un plan? Il en fait un pour garder de vue le sujet, puis il oublie le plan et écrit librement.

Est-ce qu’on écrit à la 1ère ou à la 3e personne? Il conseille d’essayer les 2 et de vérifier lequel rend mieux le sujet.

Il faut écrire un monstre : se laisser aller, créer de la matière première. On jugera lors de la réécriture, pas avant. Réécrire, c’est s’approprier le texte. Pour sa part, il fait 10-12 versions avant d’être satisfait.

Il effectue plusieurs relectures thématiques. Par exemple, il suit la trajectoire d’un personnage et la ligne du temps.

Il suggère de faire un bon usage des réviseurs! Ils peuvent faire beaucoup plus que corriger des fautes d’orthographes et de syntaxes! Il fait une liste de questions pour la personne qui « corrigera » son texte.

J’ai posé une seule question pendant la classe de maître et c’est lorsqu’il a parlé d’écrire en joie. Il ne croit pas à l’écrivain torturé. Je pense que tous les écrivains ne sont pas torturés, mais je doute de la joie pour tous les textes et à tous les moments. Exemple très personnel, ce que j’écris depuis quelques mois est loin d’être joyeux et de me mettre en joie. Au contraire, il m’arrive de ne pas être parlable parce que j’écris des choses trop prenantes. J’ai accepté sa vision des choses quand il a parlé de jouissance stylistique. LÀ, je me reconnais. Trouver les bons mots pour s’exprimer, c’est jouissif.

Je pourrais continuer longtemps à vous parler de la classe de maître. En gros, si vous avez l’occasion d’assister à sa classe de maître, allez-y!


Du big bang à la double hélice

J’ai craqué pour Yanick Villedieu! Ok, je l’avoue, je craquais déjà lorsqu’il animait Les années lumière à Ici Radio-Canada Première.

D’ailleurs, c’est grâce à ses 35 années à la barre de cette émission qu’il a eu l’idée de créer un spectacle basé sur des textes scientifiques. C’est que les scientifiques utilisent des suites de mots qui en plus de partager des connaissances sont aussi des sources de poésie.

Crédit photo : Pierre-Luc Daoust

Le spectacle débute avec le big bang, représenté par un feu de Bengale (oui oui, ce qu’on voit parfois sur les gâteaux d’anniversaire!). Comme l’a dit Yanick Villedieu, on a le big bang qu’on peut!

Yanick Villedieu était accompagné de la pianiste Marianne Trudel. Leur complicité était évidente.

Pour ce qui est de l’éclairage, il était varié (sans prendre trop de place) et adapté aux textes. Par exemple, il était vert pour représenter la chlorophylle, puis rouge pour représenter l’hémoglobine.

Les spectateurs ont été silencieux et à l’écoute pendant les 75 minutes de la représentation.

J’ai beaucoup aimé que les textes lus soient tirés d’ouvrages scientifiques, mais pas que! J’ai été surprise de reconnaître le début de La Bête à sa mère de David Goudreault!

Yanick Villedieu a aussi déclamé du Jacques Prévert.

« Notre Père qui êtes aux cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie. »

Paroles | Jacques prévert | Gallimard

Oui oui, il a cité Jacques Prévert dans une chapelle désacralisée!

Voici les références des textes lus, dont les noms ont été projetés sur un écran sur la scène :


La littérature doit-elle sonner l’alarme?


Dans la bibliothèque d’Alexandre Jardin

Les lectures d’Émilie Bibeau et de Benoît McGinnis étaient en alternance avec des segments d’entrevue.

Alexandre Jardin a eu plusieurs surprises pendant la soirée, comme des extraits vidéo. Il s’est beaucoup confié sur sa famille et sur les femmes qui sont passées dans sa vie.

Il a parlé de suicide et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Nelly Arcan (dont on souligne les 10 ans du décès par suicide pendant le festival Québec en toutes lettres). Elle était amie avec Claudia Larochelle, qui assurait l’animation de la soirée.

Voici les références pour les extraits qui ont été lus pendant la soirée :

Mon seul commentaire tiède sur la soirée : Je trouvais dommage qu’Alexandre Jardin soit dos à une grande partie du public pendant les segments d’entrevue. Je n’ai pas de solution à proposer parce que toutes les configurations possibles me semblent avoir leurs avantages et leurs inconvénients. Aurait-il été préférable que Claudia Larochelle et Alexandre Jardin changent de fauteuil? Peut-être.


Transmissions, milieux de vie et territoires

C’est une activité qui aurait dû être 2 fois plus longue! Les invités avaient beaucoup de choses à dire et l’animatrice a à peine eu l’occasion de poser les questions préparées.

Parmi les sujets abordés, on a su comment les invités en sont venus à s’impliquer. Les territoires et leurs liens avec eux ont été des bougies d’allumage pour leur parcours militant.

Webster a souligné que c’est important pour lui de dégager son art du militantisme parce qu’il n’est pas qu’un artiste engagé et son art n’est pas obligé d’être engagé.

Cette activité m’a permis d’en savoir plus sur le parcours de Mylène Paquette. Aussi, on a su la genèse du livre Nanimissuat Île tonnerre de Natasha Kanapé Fontaine.

J’ai su que le livre Le grain de sable : Olivier Le Jeune, premier esclave au Canada de Webster et ValMo était né lors d’une édition précédente du festival Québec en toutes lettres.


L’art pour valoriser la beauté du monde

Nicolas Jobin a présenté les invités avec humour, puis il leur a posé des questions difficiles. Qu’est-ce que la beauté du monde? La valeur de la beauté du monde repose dans les mains de qui? Sensibles, les 3 invités cherchaient à l’intérieur d’eux pour nous donner des réponses.

En résumé, on pourrait dire que les articles sont là pour poser des questions, et non pour donner des réponses. C’est à chacun de nous de trouver nos propres réponses. Les artistes nous aident à modifier nos propres frontières intérieures.


Livres comme l’air

Livres comme l’air était de retour pour une 2e année consécutive dans le cadre du festival Québec en toutes lettres.

Livres comme l’air a vu le jour en 2000, grâce à la collaboration d’Amnistie internationale Canada francophone, du Centre québécois du P.E.N. international et de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ).

Le concept? Jumeler un écrivain d’ici à un prisonnier d’opinion. L’écrivain d’ici dédicace un de ses livres à ce prisonnier. L’écrivain dépose le livre sur une chaise vide sur la scène (chaise vide qui représente les prisonniers, qui sont malheureusement absents). Tous les livres sont par la suite acheminés à leur destinataire.

En plus de dire aux prisonniers qu’ils ne sont pas seuls, Livres comme l’air permet d’exercer des pressions pour faire libérer les prisonniers.

« Avec la libération tout récemment du journaliste azéri, Mehman Huseynov, Livres comme l’air a contribué jusqu’ici à la libération de 115 écrivains injustement condamnés à travers le monde. »

Tiré du site web d’amnistie internationale canada francophone

Aussi, ça conscientise les gens qui assistent à la cérémonie de lecture de dédicaces. Et c’est l’occasion de signer des pétitions pour appuyer la libération des prisonniers.

Isabelle Forest, responsable de la programmation, me parlait de Livres comme l’air en 2018.
Bernard Gilbert parlait de Livres comme l’air à mon micro en 2017.

Ensemble pour la suite du monde

Le triple lancement était l’occasion d’entendre des textes. En voici quelques-uns :


Soirée de remerciements pour les bénévoles

J’ai été surprise de savoir que la soirée de remerciements pour les bénévoles a eu lieu après le triple lancement dont j’ai parlé un peu plus haut. Oui oui, le dimanche soir, après avoir passé plusieurs journées en mode festival, l’équipe de travail du festival a accueilli les bénévoles le temps d’un souper, de remerciements (et d’applaudissements!), d’un jeu et d’une remise de prix.

J’ai eu la chance de rester jusqu’au début du jeu. J’ai préféré quitter afin de poursuivre la rédaction de l’article que vous lisez en ce moment.

Dominique Lemieux, directeur du festival Québec en toutes lettres, a pris le temps de nommer chacun des bénévoles présents. Suite à quoi il a dit un mot sur chacun des membres de l’équipe. C’était très touchant!

Si vous avez quelques heures à donner pour la 11e édition, osez vous impliquer!


Émission spéciale de Les bouquins d’abord

L’émission a été diffusée en direct lundi le 21 octobre, soit pendant le festival Québec en toutes lettres.

Grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, 4% de votre achat (la totalité de mes redevances) sont remis à un organisme œuvrant en alphabétisation. Tous les achats comptent. Il suffit d’utiliser un de mes liens sécurisés. Cliquez ici pour obtenir plus d’informations.

Julie Collin
Fondatrice, blogueuse en chef et animatrice de l'émission

Libraire, chroniqueuse culturelle et animatrice, ma vie tourne pas mal autour des livres!

(Ma vie tourne aussi pas mal autour de la radio. La preuve : je suis diplômée en animation radiophonique et je veux en vivre.)

Je lis de tout, et partout. Sur papier et sur ma liseuse numérique.

Je parle de mes lectures simplement, comme j'en parle avec mes amis devant un verre ou une tasse. Sentez-vous bien à l'aise de vous préparer un breuvage. 😉

N’hésitez pas à commenter et/ou à me recommander des lectures.

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