Alors qu’il est infographiste à Radio-Canada en 2000, Philippe Girard reçoit une requête, ce qui est à priori classique. Sauf que cette requête le replonge 17 ans plus tôt.
En 2000, un prêtre québécois venait d’être arrêté pour pédophilie en France. Un prêtre que Philippe Girard a connu au début de son adolescence, dans la région de Québec. Un prêtre qui a continué de sévir parce que ses supérieurs ont fermé les yeux.
En 1983
L’été des 12 ans de Philippe est synonyme de plusieurs changements. Ses parents se séparent. Il déménage. Il débute le secondaire. Il doit se faire de nouveaux amis. Il n’est plus chez les Louveteaux.
Sa mère, voulant l’aider à se créer de nouveaux repères, lui propose de joindre le groupe des Oies blanches qui est dirigé par un prêtre avant-gardiste. S’il se contentait de porter des jeans et des espadrilles, ça serait super, mais…
Philippe ressent un malaise lorsqu’il est en présence du prêtre, mais est-ce justifié? Après tout, c’est un adolescent qui vit plusieurs changements et il pourrait très bien être en réaction.
Je vous donne la réponse : son malaise est justifié. Le prêtre embrasse les garçons sur la bouche et apprécie la naturisme. Selon ses dires, il fait comme les Français et les garçons membres des Oies blanches doivent s’habituer s’ils veulent être à l’aise lors de leur futur voyage en France.
Évidemment, un manipulateur tel que ce prêtre tisse sa toile. Il est sympathique avec les parents et obtient leur confiance. Il complimente les adolescents pour les amadouer. Il parle d’art avec Philippe parce que c’est un artiste.
Et surtout, il demande aux jeunes de garder des secrets. De toute façon, leurs parents ne comprendraient pas. Et même la mamie de Philippe ne pourrait pas comprendre, selon le prêtre.
La lecture comme refuge
Heureusement, les livres sont présents dans la vie de Philippe. Il y trouve des réponses. D’ailleurs, on voit très bien dans les cases que les aventures de Jack Bowmore fusionnent avec la vie de Philippe.
De plus, il trouve la force de parler de la situation avec sa mère en fréquentant une librairie.
En 2000
Comme il travaille à Radio-Canada, Philippe est confronté à l’importance pour un média de partager des nouvelles. Ses collègues cherchent à joindre une victime du prêtre. Il ne s’étend pas sur le sujet dans la bande dessinée, mais j’imagine que ça a dû ajouter à son malaise.
En conclusion
En conclusion, c’est une lecture qui aborde un sujet difficile. Je me suis surprise à réagir fortement à un certain passage (que je vous laisse découvrir).
Mais heureusement, j’ai ri à quelques moments, comme lorsque Philippe veut emprunter une pile de livres et que la bibliothécaire lui dit qu’il peut en emprunter 3 à la fois (je peux en emprunter 30 à la Bibliothèque de Québec et ma carte est toujours pleine!).
J’ai l’impression que je vais continuer de réfléchir à Tuer Vélasquez dans les prochains jours. Si ce n’était pas du club de lecture, je ne sais pas si ce texte aurait été publié aujourd’hui.
Avez-vous lu Tuez Vélasquez de Philippe Girard? Quel est votre avis?
Grâce à un partenariat avec la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, 4% de votre achat (la totalité de mes redevances) sont remis à un organisme œuvrant en alphabétisation. Tous les achats comptent. Il suffit d’utiliser un de mes liens sécurisés. Cliquez ici pour obtenir plus d’informations.
Libraire, chroniqueuse culturelle et animatrice, ma vie tourne pas mal autour des livres!
(Ma vie tourne aussi pas mal autour de la radio. La preuve : je suis diplômée en animation radiophonique et je veux en vivre.)
Je lis de tout, et partout. Sur papier et sur ma liseuse numérique.
Je parle de mes lectures simplement, comme j'en parle avec mes amis devant un verre ou une tasse. Sentez-vous bien à l'aise de vous préparer un breuvage. 😉
N’hésitez pas à commenter et/ou à me recommander des lectures.
0 Commentaire
1 Pingback