L’autoédition, vous connaissez? En fait, il existe trois types d’édition soit, l’édition en maison d’édition, l’édition à compte d’auteur et l’autoédition. Cette dernière gagne en popularité, tout particulièrement du côté des illustrateurs.
« L’autoédition est maintenant largement perçue comme un espace de liberté créatrice! » – Jimmy Beaulieu
En autoédition, l’auteur prend lui-même en charge la publication du livre et doit donc assurer le rôle de chargé de projet éditorial. Non seulement il écrit le manuscrit, mais il endosse les frais liés à la production matérielle, ainsi que plusieurs tâches en lien avec la production du livre telles que : la révision, la correction, la conception de la couverture, le demande de numéros ISBN, la sélection d’un imprimeur, la distribution et le service de presse. Les auteurs qui optent pour l’autoédition doivent posséder les connaissances et les compétences nécessaires à la production d’un livre.
« Il n’y a pas un type d’édition meilleur qu’un autre. Il y a tout simplement différents auteurs et différents besoins! » – Maude Colin
Quand vient le temps de publier une œuvre littéraire, l’auteur a le choix de se tourner vers le type d’édition qui lui convient le mieux. J’ai moi-même choisi d’opter pour l’autoédition pour la publication de mes livres. En 2016, j’ai publié Fragments, en collaboration avec la très talentueuse Laurie-Anne Roux Photographe. Je prévois également la publication d’un second recueil de poésie, Sens, d’ici 2018.
« L’autoédition est une opportunité en or de s’ouvrir aux arts multidisciplinaires, de créer avec une vision plus large, ainsi que de connecter avec un nouveau milieu artistique et des artistes inspirants! » – Laurie-Anne Roux
De son côté, Mélodie Vachon Boucher a publié Le meilleur a été découvert loin d’ici, La chamade, ainsi que Livre de peine en autoédition. Elle a également publié Les trois carrés de chocolat chez Mécanique générale et continue de travailler en collaboration avec eux.
Les expériences variées de Mélodie lui permettent de comparer ces deux types d’édition et de faire valoir les particularités de chacun d’eux! Chez Mécanique Générale, Mélodie s’est vue libérée de plusieurs tâches. Elle souligne les nombreux avantages à avoir une équipe de soutien qui prend pratiquement tout en charge, de ne pas avoir à quémander de l’attention.
« Faire la promotion de mon livre, c’est ce que j’ai trouvé le plus difficile. Je me suis d’ailleurs alliée d’une agente en relation de presse pour la publication de mon deuxième : je préfère déléguer cette partie! » – Maude Colin
En autoédition, l’auteur est laissé à lui-même et vit certainement des craintes face au fait de ne pas être validé. Il doit s’affirmer en tant qu’artiste et faire valoir son œuvre auprès des médias. Cela requiert certaines habiletés et une grande dose de confiance en soi. Ce type d’édition demande de l’auteur d’investir énormément de temps et d’argent dans son projet, mais au final, rien ne vaut le plaisir de pouvoir s’approprier son propre succès.
« On ne compte plus les heures lorsqu’on travaille sur un projet qui nous passionne vraiment! Puis, le résultat n’en est que plus satisfaisant! » – Laurie-Anne Roux
On ne se cachera pas que le travail en collaboration avec une maison d’édition a pour avantage certain d’apporter une plus grande visibilité. C’est d’ailleurs ce qui a permis à Mélodie de se faire connaître au tout début. Ce qui n’empêche pas que certains auteurs en autoédition aient connus un très grand succès sans ne jamais avoir collaboré avec un éditeur. Le collectif Nos plumes comme des armes, rédigé sous la direction d’Elisabeth Massicolli a connu un très grand succès dans les médias.
« Mon métier me permet d’avoir un important réseau de contacts dans le monde des médias. Si je n’avais pas eu cette chance, je ne suis pas certaine que Nos plumes comme des armes aurait rayonné autant. Ou, du moins, j’aurais eu à travailler beaucoup plus fort pour obtenir cette couverture! » – Elisabeth Massicolli
Lorsqu’un auteur fait parvenir son manuscrit à une maison d’édition dans le but de collaborer avec ces derniers, il n’est pas garanti qu’il arrive à ses fins. Le droit revient à l’éditeur de déterminer si une œuvre convient à ses besoins éditoriaux. De plus, il bénéficie d’une période de six mois suivant la réception du manuscrit pour rendre son verdict.
« Quand j’ai enfin été prête à me lancer, je me suis sentie trop enthousiaste, trop pressée pour attendre la réponse d’un éditeur! » – Patricia Rioux
Selon l’ANEL, seulement 3% des manuscrits sont retenus. Le taux de rejet se situe donc à 97% !
« Mon livre n’aurait pas été moins bon, il aurait seulement été moins lu! » – Mélodie Vachon Boucher en parlant de son livre Les trois carrés de chocolat
Les rares auteurs dont les manuscrits sont retenus recevront une invitation à signer un contrat dans lequel ils céderont leurs droits d’auteurs. L’éditeur prendra ensuite en charge la production du livre, ainsi que la totalité des frais générés par celle-ci. En contrepartie, à la vente du livre, l’auteur recevra 10% des revenus engendrés. En autoédition, on parle plutôt de 60% des revenus générés par la production du livre.
« La sélection de ton manuscrit par un éditeur ne repose pas que sur ton talent, mais sur ton style, ainsi que plusieurs autres facteurs! » – Mélodie Vachon Boucher
Certains diront que l’autoédition est synonyme d’amateurisme. Ils demanderont qui assure la qualité de l’ouvrage puisque l’auteur est trop concerné pour être en mesure de l’évaluer objectivement. À cela, j’aimerais répondre que bien que les auteurs indépendants endossent plusieurs tâches en lien avec la production de leur livre, ils se doivent d’effectuer des soumissions auprès de professionnels et de déléguer certaines tâches telles que la révision linguistique et la correction des épreuves. Si les éditeurs choisissent avec soin les ouvrages qu’ils souhaitent publier, les librairies indépendantes accordent elles aussi une grande importance à la sélection des œuvres qu’elles désirent voir sur leurs tablettes. Le gage de qualité, il est là.
« Je refuse de laisser les éditeurs décider de ce qu’est un livre. » – Mélodie Vachon Boucher
De nombreuses raisons expliquent la résurgence de l’autoédition :
- Le besoin grandissant d’autonomie des auteurs
- La plus grande liberté d’expression
- La possibilité de créer des œuvres inclassables que le monde du livre rejette violemment
- Le refus de se conformer au branding d’un éditeur
- L’urgence ou le refus d’accepter un délai de six mois avant de recevoir une réponse de la part de l’éditeur
- Les nombres élevés de manuscrits rejetés par les éditeurs
- La plus grande marge de profit sur les livres autoédités
- Le plaisir de pouvoir s’approprier son propre succès
« L’autoédition, c’est le respect du sentiment d’urgence et d’autonomie! Cela me permet de faire des livres à la forme bizarre ou audacieuse, avec des couvertures improbables, comme les livres où je mélange dessins autonomes, semi-séquencés (ou pas), avec des bouts de phrases, des histoires suggérées, sans début ni fin! » – Jimmy Beaulieu
Les auteurs qui optent pour l’autoédition sont de plus en plus nombreux, vous les trouverez un peu partout en librairies, il suffit d’être attentif! D’ailleurs, auriez-vous des auteurs autoédités à nous faire découvrir?
Maude est une jeune auteure émergente. Son premier livre, Fragments, est dorénavant en vente en librairie et sur le web. Elle travaille actuellement à la mise en page de son
second livre, Sens. Elle travaille également à titre de rédactrice. Amoureuse des livres, elle nous partage ici ses coups de cœur. www.maudecolin.com
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J’ai autoedité mon premier roman La Bostonnaise. Ce fut une grande aventure dont je suis très fière.
Dans ce cas, je suis le maître d’œuvre de mon succès. Plus de 75% de exemplaires imprimés ont été vendus depuis sept. 2015.
Félicitations Lise ! C’est très inspirant ! Avez-vous trouvé cet article représentatif de votre expérience en autoédition ?
De plus, les auteurs publiés chez des éditeurs reconnus ne sont payés qu’un an après la parution du livre. Ce qui signifie qu’entre l’envoi du manuscrit, son acceptation, la révision, l’impression, la mise en marché et le premier chèque, il peut parfois se passer près de deux ans.
C’est un très long délai avant de pouvoir bénéficier des profits engendrés par son travail… Il faut le faire par passion et non pas dans l’espoir de voir immédiatement la couleur de l’argent !
A reblogué ceci sur Laureline Roy.