La vie peut changer complètement en quelques secondes. Parfois, il suffit d’un sourire pour être bouleversé. Ça semble cliché, et pourtant, ça arrive.
Deux Montréalais éprouvés par la vie se croisent par hasard et se sourient à Port Savage, Maine, USA. Les 3 jours qu’ils passeront ensemble les aideront à aller de l’avant.
« Il revenait de courir de la montagne, ce qu’il faisait pour chasser les mauvais rêves, les cauchemars pourris qui le hantent depuis longtemps déjà, et pour combattre l’insomnie, cette peur du vide nichée en lui comme un poison. Il avait dévalé à pleine vitesse, jambes déliées, la falaise et les rochers à l’extrémité nord de la plage, ralentissant le pas sur la grève en l’apercevant, elle, à près de deux cents mètres devant, assise juste en face de sa maison. Elle portait un duvet orangé qui contrastait drôlement avec la grisaille ambiante. On aurait dit une balise, une bouée de sauvetage. »
Nick est un boxeur déchu qui a perdu femme et fille il y a environ 15 ans. Depuis, il vit reclus. Pour affronter ses démons, il court et il lit. C’est sa femme qui l’avait initié à la littérature et à la poésie. Elle appréciait plus particulièrement Pablo Neruda et Federico García Lorca.
Isabelle est une mère de famille qui vient de découvrir que son mari a une liaison depuis plusieurs mois. Elle a l’impression d’en avoir manqué des bouts, d’être passée à côté de sa vie. Elle aussi, elle lit. Le livre qui l’accompagne à Port Savage : Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil de Haruki Murakami.
(L’auteur aussi apprécie la lecture, lui qui a inséré des extraits de La Vie matérielle de Marguerite Duras et de L’homme rapaillé de Gaston Miron.)
Le plaisir de ce roman réside dans le récit des épreuves des protagonistes et comment ils s’en sortent. Ça m’a touché directement au cœur.
C’est aussi un roman sur les choix. Ceux que l’on fait volontairement et ceux que l’on fait même si on pense qu’on a pas le choix.
« Dehors, le vent, le bruit des vagues qui viennent mourir sur la plage, en contrebas de la terrasse sur pilotis. Parfois, la maison est secouée par de fortes bourrasques. Cependant, cela n’a rien à voir avec les nuits de véritable tempête, lorsqu’on croit qu’elle sera arrachée du sol et emportée au ciel en un grincement furieux, en un long déchirement, disloquée. »
La boxe est importante dans l’histoire pour les valeurs de persévérance et de résilience qu’elle véhicule. La boxe est ce qui a permis à Nick de canaliser sa colère lorsqu’il était adolescent. C’est ce qui l’a sauvé et qui lui a permis d’échapper à ses liens familiaux troubles.
Lorsque sa femme et sa fille sont décédées, ce sont les côtés négatifs de la boxe qui se sont présentés à lui. Il a vécu une succession de combats où il s’autodétruisait et où il participait à des combats arrangés.
Je vous laisse sur une chanson dont il est question dans le roman.
Et vous, souriez-vous aux inconnus?
Boxer la nuit
Patrice Godin
Les Éditions Libre Expression
ISBN-13 : 9-782764-811863
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