J’ai débuté ce roman un soir avant de dormir. La routine ou presque. Ce qui est beaucoup moins fréquent, c’est que je l’ai lu au complet avant de dormir. Sans prendre de pause. Un soir de semaine. Même si je travaillais le lendemain. Même si je n’ai plus vingt ans.
J’ai lu ce livre parce qu’il est arrivé en première position dans le sondage hebdomadaire que j’effectue sur les médias sociaux. Je l’avais mis dans la liste de la semaine parce qu’on m’en parlait beaucoup.
L’auteure, Marie-Eve Cotton, est psychiatre. Elle exerce au Nunavik depuis environ 18 ans. Puisque le roman se passe dans une unité psychiatrique, j’étais curieuse de voir quels aspects de l’hospitalisation seraient mis de l’avant.
Je me suis attachée au personnage principal, Hadrien Jalbert, surnommé Pivot en référence à Bernard Pivot et à sa grande culture. Il en est à son 12e séjour en unité psychiatrique. Selon lui, c’est injuste. Il n’est pas fou comme les autres patients t’sais. C’est un homme cultivé qui s’exprime bien.
Pivot est persuadé d’être victime du Système. Le méchant Système qui pousse des gens à se tuer et qui rend d’autres gens amnésiques. Pivot sait que le Système existe et il comprend les messages codés du Système dans les journaux et à la télévision.
Impossible d’avoir envie de dormir pendant ses crises de paranoïa! J’avais envie d’essayer de le raisonner, de lui prouver que le Système ne le persécute pas.
« Malgré les turbulences qu’à connues le Vatican au cours des derniers jours, le sacrement de l’ordre a été conféré aujourd’hui à Mgr Hervé Giraud. La cérémonie s’est déroulée avec une bienséance solennelle. Tenant compte de la présence d’opposants à sa nomination à l’épiscopat dans la foule, l’ancien curé de Val-Saint-Antoine n’a pas pris la parole. »
Imaginez l’angoisse qu’une personne peut ressentir à voir des messages codés partout, surtout quand personne ne la croit. C’est avec beaucoup de doigté que Marie-Eve Cotton nous amène dans la réalité de Pivot, comme lui la voit. Lentement, on en apprend plus sur les raisons qui poussent Pivot à vivre dans une réalité parallèle.
Heureusement, il y a beaucoup d’humour dans le livre. Ça détend l’atmosphère.
« Quand Jésus arriva à sa hauteur, Pivot détourna le regard pour éviter toute interaction. Il n’en était pas à son premier Christ, et il savait d’expérience que les discussions avec n’importe lequel des membres de la Sainte Trinité n’étaient jamais reposantes. »
Petit bémol : les dialogues avec la patiente inuite sont en anglais. Perso, ça ne me dérange pas, mais ça pourrait déranger certains lecteurs. Je pense que la barrière de la langue entre cette patiente et les autres personnages représente bien la distance qu’il peut y avoir entre nous et les communautés du Nord.
« Listen! You can hear them a little better from here. I think they’re hidden in this wall… You must be hearing them now! »
Tout au long de la lecture, on imagine les lieux, les scènes, mais on ne peut pas comprendre. Pour la plupart d’entre nous, ce n’est pas notre réalité. On a envie de leur dire que ce n’est pas vrai, mais au fond, est-ce que nous détenons LA vérité? 😉
* Ce livre m’a été offert par VLB Éditeur. Ce texte a été écrit de façon authentique et indépendante, comme d’habitude! Cliquez ici pour consulter ma politique éditoriale.
Pivot
Marie-Eve Cotton
VLB Éditeur
ISBN-13 : 978-2-89649-748-5
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Tu m’as donné envie de le lire, merci !