[ + Audio 🎙 ] J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Marie-Pierre Laëns, fondatrice de l’Agence Littéraire Laëns, pendant environ une heure à l’émission Bouquins & Confidences. Dans cet article, je vous résume les grandes lignes de notre entretien et vous offre d’écouter l’émission en différé.
Cliquez sur ▶ légèrement plus bas pour écouter l’émission (en deux parties). ⤵
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Le résumé du parcours littéraire de Marie-Pierre
Le parcours de Marie-Pierre est bien expliqué en début d’émission.
Elle vient d’une famille de lecteurs. Elle a eu la chance de posséder les livres de ses arrière-grands-parents, entre autres. La lecture faisait partie de son univers.
Elle a fait un double cursus : école supérieure de commerce (option marketing et publicité) et philosophie. Lorsqu’elle étudiait en maîtrise de philosophie, sa directrice de mémoire lui a confié la révision stylistique de sa thèse de doctorat.
Elle a été lectrice dans un comité de lecture d’une maison d’édition.
Elle a travaillé en librairie. Certains auteurs venaient lui porter leur manuscrit lorsqu’elle travaillait à la Librairie Pantoute. Elle a détecté un besoin chez les auteurs et elle a décidé d’y répondre. Elle a fondé son agence en 2013.
Quelques-uns des services offerts par l’Agence Littéraire Laëns
Nous sommes parties de cette liste de service, disponible sur le site web de l’Agence Littéraire Laëns, pour discuter :
Marie-Pierre travaille pour l’auteur et elle a intérêt à ce que les manuscrits soient publiés. Elle effectue une sélection rigoureuse et elle a expliqué quelques-uns de ses critères en première partie d’émission.
Marie-Pierre Laëns travaille avec des auteurs confirmés et avec des primo-romanciers.
Voici quelques étapes qui ont été mentionnées pendant l’entrevue. J’ai essayé de les mettre en ordre, mais comme chaque auteur est différent et que Marie-Pierre offre un service personnalisé, il peut y avoir des variations.
- Contacter l’auteur avant de lire son manuscrit, dans le but de savoir pourquoi il écrit. Il y a de bonnes façons et de moins bonnes raisons de vouloir être publié. Marie-Pierre a raconté une anecdote (appel téléphonique pour obtenir un à-valoir de 250 000$ ?!). Aussi, vérifier si l’auteur a vraiment écrit ce manuscrit pour éviter le plagiat.
- La lecture du manuscrit. Est-ce que l’intention transparaît dans ce que l’auteur a écrit?
- Est-ce qu’il y a un potentiel ou pas? Est-ce que ça peut être publiable dans l’état ou pas? Est-ce qu’il y a un marché pour ce manuscrit (est-ce qu’une maison d’édition est prête à prendre le risque de publier ce manuscrit?)?
- Direction littéraire [Pour en savoir plus sur la direction littéraire, écoutez l’émission avec Pascal Raud en cliquant ici].
- Est-ce que l’auteur est prêt à réécrire?
- Soutien moral + Rencontres pour travailler le manuscrit.
- Sélectionner certaines maisons d’édition + préparer un dossier (fiche biographique de l’auteur, résumé chapitre par chapitre, résumé court, description des mondes ou descriptions des personnages si nécessaire).
- Négociation du contrat (à valoir, clause escalatoire pour les droits d’auteur, nombre de copies gratuites, conditions sur le numérique, droit sur l’audiovisuel, durée du contrat, pilonnage, etc.). Il faut penser au divorce dès le mariage.
- L’auteur signe le contrat avec la maison d’édition.
- Soutien promotionnel
Marie-Pierre offre aussi de l’aide pour postuler pour des bourses : élaboration du dossier, du CV artistique, présenter le projet… On peut demander une bourse pour l’écriture (recherches et réécriture comprises ) et pour des déplacements.
Les bourses obtenues par les auteurs s’ajoutent à leur CV artistique, tout comme les prix littéraires, que le livre soit en nomination ou qu’il soit lauréat.
Et le service le plus intrigant selon moi : écrivain fantôme! On en a parlé en 2e partie d’émission. J’ai essayé d’avoir un maximum de confidences (c’est un peu le concept de mon émission!), mais comme ce sont des écrivains fantômes, il y a beaucoup d’aspects confidentiels. N’empêche qu’on a réussi à démystifier le concept et que Marie-Pierre nous a partagé une anecdote.
Petite annonce : J’aimerais m’entretenir avec un écrivain fantôme! Contactez-moi!
La musique que Marie-Pierre écoute lorsqu’elle travaille
Marie-Pierre n’écoute pas de musique en travaillant. Par contre, il lui arrive de suggérer des chansons aux auteurs avec qui elle travaille afin de les inspirer.
- Boum | Charles Trenet : pour l’emploi des onomatopées, rythme et légèreté.
- Hijo de la luna | Mecano (adapté des Complaintes gitanes de Federico Garcia Lorca, un recueil mis en poèmes de vieilles légendes, de récits fabuleux ou épiques, de chansons puisées dans la tradition orale, issus de la tradition des coplas andalouses) : pour le désir de maternité, mais aussi la perte.
- T’es belle | Jean-Pierre Ferland : pour un discours dans lequel un mari exprime son amour à sa femme, après des années de mariage.
- Hot Stuff | Donna Summer : pour l’affirmation de son désir d’un amour passionné et de son identité amoureuse et sexuelle.
Les suggestions de lecture de Marie-Pierre Laëns
« Pascal Raud [lors de l’émission Bouquins & Confidences du 4 juin] avait insisté sur le fait qu’un auteur doit lire dans sa langue, et je suis d’accord. Un écrivain peut puiser des techniques d’écritures, des enseignements et les adapter dans son propre roman. C’est dans cet esprit que j’ai fait cette liste. »
Journal d’un homme heureux | Philippe Delerm | Points, Seuil
Parce qu’on dit qu’écrire le bonheur est impossible. Delerm, c’est l’écriture du bonheur (et de la nostalgie aussi). Il brosse en quelques traits, en quelques mots un instant fugace dans sa perfection. Une écriture qui paraît simple parce que dépouillée, mais parvenir à cette simplicité qui fixe l’essentiel est un grand défi.
« Écrire, dessiner, travailler au jardin, faire l’amour, allumer un feu, lire, goûter avec Vincent quand il revient du collège. Tout cela dans la lenteur d’un temps qui nous ressemble, dans un silence chaud, patient, habité. Il n’y a pas de vie meilleure à boire que la mienne, ces jours-là. Ce sont les jours ordinaires. J’aime moins les jours extraordinaires. »
Mais il est aussi capable d’exprimer un coup de gueule :
« Salon du livre, à la Porte de Versailles. Chaleur étouffante sur l’autoroute, puis au salon lui-même. Même impression désagréable que l’année dernière. Ces escaliers roulants infinis pour mener au livre par des boyaux de verre et de machines, ce lieu qui donne au livre un visage anecdotique, bêtement moderne, sont un contresens. Les gens qui dirigent tout cela n’ont rien compris à la supériorité du livre sur les autres moyens d’expression, rien à la permanence étrange de ce parallélépipède rectangle qui défie le progrès et le temps. Il faut rendre au livre son intimité, sa chaleur. L’idée de plaisir intime doit y rester liée. »
La petite et le vieux | Marie-Renée Lavoie | XYZ / BQ
Pour sa créativité (exploitation des champs lexicaux dans ses métaphores) au service du ressenti.
Au lieu de dire « mon physique maigre et ingrat me désespérait », elle écrit :
« Rien n’y faisait : mon corps n’arrivait pas à épouser l’idée que je m’en faisais. Je me sentais nourrie par la force et le courage de toute une armée alors que la maigreur, ce charognard opportuniste qui sait profiter des failles héréditaires, me collait aux os en les recouvrant tout juste. La chair n’arrivait pas à s’y accrocher ; mon corps était un gâteau qui ne voulait pas lever, une sauce qui se refusait à prendre, une désolation. »
Au lieu de dire : « je me sentais coupable de n’avoir pu me défendre contre mon agresseur, c’était absurde », elle écrit :
« J’avais cru que la vie s’apprenait avec un certain effort, comme la conjugaison des verbes irréguliers, et qu’un peu de mémoire la ferait toujours ressurgir dans sa forme appropriée au moment opportun. Je m’étais sincèrement crue invulnérable. Moi qui avais si fidèlement suivi tous les combats d’Oscar, je devais forcément savoir me battre. Mais devant la peur, je m’étais retrouvée seule, démunie comme une enfant toute neuve, dans banque d’histoires. Mon cerveau n’avait généré que la paralysie, le néant, le noir total, l’absence. Je n’avais pas été courageuse ni brave ni rien, et toutes les prouesses à l’épée que je m’imaginais toujours exécuter avec un tel naturel étaient demeurées enfouies au fond de mon esprit, là où elles avaient l’habitude de se déployer. Je n’avais même pas d’épée. Et on pouvait, d’une seule main, me broyer comme un biscuit soda. Il ne me restait que la désillusion devant tout ce que j’aurais aimé être et que je ne serais jamais. J’avais dix ans et il fallait que je reprenne tout depuis le début. La fin des haricots, je vous dis. »
7/13 | Jacques Saussey | Toucan noir
Roman policier pour sa structure, son équilibre, son rythme, la psychologie des personnages, l’intrigue (il nous mène par le bout du nez), son style et aussi le regard qu’il porte sur la société.
« Je pense aussi à cette Béatrice, dont le prénom ne m’évoque encore qu’un tas de chairs putréfiées, qu’une odeur à couper le souffle. La visite à son mari va me la rendre plus réelle, plus humaine. Bientôt, je vais savoir ce qu’elle aimait, ce qu’elle détestait, qui elle voyait en dehors de son travail, si elle jouait du piano, si elle pratiquait le golf, la cuisine ou l’échangisme, si elle avait des projets, des ennemis, et peut-être aussi si elle avait rencontré de mauvaises personnes au mauvais endroit et au mauvais moment, et si elle lui en avait touché un mot. Quoique sur ce point, le conjoint est souvent le dindon de la farce, le dernier mis au courant de la dérive souterraine de la personne avec qui il vit et qui lui a déjà échappé sans qu’il l’ait réalisé. Quand ce n’est pas lui qui a fait passer sa moitié de vie à trépas, bien entendu. »
Testament d’une encloustrée | Martyne Pigeon | Solaris n. 195
Point de vue horrifique (raconté au je : mort, décomposition et pensées de la Corriveau après sa mort) avec des expressions qui conviennent à l’époque. Et aussi de l’humour (noir bien sûr).
Dans cet extrait, 12 jours ont passé depuis sa pendaison :
« Je ne dois pas être bien méritante, si je sers de ragoût aux insectes. Depuis le début de la matinée, une parade de mouches noires, vertes, bleues, des chenilles, des coléoptères. J’en ai même vu un énorme orange et rouge. Il est sorti de la taille de mon jupon, sous mon corsage. Ça grouille sous mes vêtements au point de me rendre folle. Me secouer ! Me gratter ! Les chasser tous ! Mes bras refusent d’obéir. Encerclés de bande d’acier, ils peuvent rien pour moi.
Au moins, quand le vent pousse ma cage, quelques insectes tombent au sol. Le frottement de métal contre la peau enflée me soulage. Sauf quand il est chauffé par le soleil : ma chair s’arrache et en dessous, ça n’est pas beau à voir. Même si j’espère plus cicatriser depuis belle lurette, je garde mon amour-propre. Déjà que je n’étais pas bien grosse, s’il faut en plus que mes bouts de peau restent collés au métal, de quoi je vais avoir l’air cet été ?
Un sac d’os. »
Les Templiers du Nouveau-Monde | Sylvie Brien | Hurtubise
Roman historique, vocabulaire (oui, il faut éventuellement chercher dans le dictionnaire certains termes qui n’auraient pas pu être remplacés par d’autres : cohérence), musicalité des phrases, recherches historiques servent toujours l’intrigue, jamais plaquées.
« Il s’empara d’un candélabre dont les bougies vacillaient autant que lui, repoussa sans ménagement la boiteuse, puis courut jusqu’aux appartements de Guiraude, dont il força la porte. Le couple faisait depuis 10 ans chambre à part, ce qui accommodait Guillabert, celui-ci n’ayant pas de comptes à rendre sur les belles qui le visitaient. La pièce était chaude, éclairée par les seules cendres rougies d’un foyer. Le feudataire tira violemment les rideaux du lit et trouva son épouse qui dormait nue comme à sa naissance. »
Feudataire : Titulaire d’un fief, dépendant à ce titre d’un suzerain. Tout feudataire pouvoit prendre les armes contre son seigneur pour déni de justice, ou pour vengeance de famille (Chateaubr., Ét. ou Discours hist.,t. 3, 1831, p. 382).
− P. métaph., en appos. avec valeur d’adj. La nuit et ses étoiles feudataires (Verhaeren, Mult. splendeur,1906, p. 119).
2. Spéc. Grand feudataire. Vassal direct du souverain. Le roi de France (…) tenait beaucoup à sa suzeraineté sur les grands feudataires (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 61).
Rythme, accord du fond et de la forme :
« Pour la première fois, des remords lui bourrelaient l’âme, justes rebondissements des mots durs, souvent prémédités dont il s’était servi pour la blesser, des gestes d’affection qu’il n’avait pas donnés, du secours moral qu’il avait refusé d’apporter, vengeances quotidiennes qui suintaient, puantes, de la blessure de son mariage raté. »
L’invasion tranquille | Michel Marc Fleury | Sémaphore
Un ovni littéraire avec pour point de départ une téléréalité littéraire. Considérations sur l’écriture, le statut de l’écrivain, l’écrivain vu par le public. Un roman traversé par l’humour.
Parmi les participants au forum, Victor Laframboise, écrivaillon féru de science et de métaphysique. Un jour, l’écrivain invité de la téléréalité disparaît. Victor se scandalise.
« Il est parti sans laisser d’adresse, sans destination, sans un au revoir. C’est un peu égoïste de sa part. Nous avons bâti sa renommée, nous l’avons couronné. Que peut-il nous reprocher ? Des infidélités… Oui, quelques-unes. Mais pas graves. Nous sommes toujours revenus vers lui. Pour peu qu’il nous donne à rire ou à pleurer, qu’il nous enchante ou nous apeure, nous l’applaudissons aussitôt.
Quand même, il a la part belle. Nous sommes contraints de nous lever à l’heure. Le patron nous observe. Pour nous, pas de crise existentielle permise. La paye ne rentre pas si nous tombons. Pas d’effondrement admissible. Pas de manque. C’est interdit. Et lui ? Il reste en pyjama quand il veut. Un autre écrivain, célèbre dans le monde entier celui-là, a même publié un livre sur ce concept. C’est tout dire ! Nous devons endurer tandis qu’il se nourrit de son spleen. Alors, nos infidélités de rien du tout… Il a tort d’en faire un drame.
Il n’a pas toujours été au sommet. Il nous doit tout ! Et que nous a-t-il apporté ?
Quelques heures de détente. Si peu. »
L’œuvre de Marcel Pagnol
Pour les travers des hommes, leur cruauté qu’il sait si bien rendre avec tendresse et humour, mais aussi pour les émotions qu’il me fait vivre et ces mots de provençal, ces mots d’un autre temps qui sans lui auraient peut-être été oubliés.
L’évocation | Martine Desjardins | Alto
Nous donne l’impression qu’à partir d’un petit rien (sel), elle peut créer une faille dans le réel pour y instiller du fantastique. Maîtrise de la ponctuation (toute la palette .,;: -), un souffle bien particulier, côté dix-neuviémiste. Œuvre traversée par le culte et le péché.
« Le flacon est à toi, avait-il chuchoté, si tu me donnes en échange un dernier renseignement : À combien de tonnes ton père estime-t-il sa réserve de sel ? »
En vérité, Lily l’ignorait et n’avait aucun moyen de le savoir puisque, même à elle, le contre-amiral avait jalousement dissimulé ce secret, véritable mesure de la rareté du sel d’Armagh et, par conséquent, du prix qu’il pouvait en tirer. Toute à sa convoitise, elle n’allait pas se laisser embarrasser pour si peu. Après avoir juré sur la croix, comme le lui demandait monseigneur Briand, elle avait prononcé le chiffre qui lui était passé par la tête. L’évêque en avait paru fort étonné, sans que Lily pût dire si cette surprise accompagnait le soulagement ou la déception.
Un seul mensonge pernicieux. Un seul péché mortel. C’est ainsi que, pour un flacon de sel, elle s’était à jamais fermé le ciel. »
L’œil de Pâques | Jean Teulé | Pocket
Un roman plus qu’audacieux, un coup de force dans sa structure, sa poésie surréaliste, ses contraintes d’écriture et le polar. Une citation ne permettrait pas de l’apprécier. Il faut le lire en entier et très attentivement.
Borealium tremens | Mathieu Villeneuve | La Peuplade
L’incipit :
« Mon histoire commence au Déluge du Saguenay. J’ai eu six ans le 19 juillet, le premier jour des grandes pluies. Je suis mort beaucoup plus tard, mais ça n’a pas d’importance pour le moment. »
Territoire comme personnage, pouvoir évocatoire et rythme :
« Les épinettes noires n’étaient que des troncs rachitiques, sans branches, dont les faîtes formaient une boule dense d’aiguilles et de cônes. Seule une pâle lueur à l’horizon semblait confirmer que j’allais dans la bonne direction. Chacun de mes pas creusait un trou profond dans la mousse épaisse, aussitôt remplie par une eau limpide, remontée de l’immense nappe phréatique. À part les bruissements d’ailes des rares oiseaux qui volaient à ras le sol, le silence dominait la savane. Le plancher végétal absorbait autant les bruits de moteur des pick-up et des trains routiers que le chuintement incessant de la scierie. Dans ce lac ancien, souvenance du glacier qui recouvrait tout le continent, même le vent restait inaudible. La tourbière est une bête préhistorique endormie qui agonise depuis des millénaires. »
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L’invitée de la prochaine émission est Émilie Rivard, auteure jeunesse.
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A reblogué ceci sur Agence Littéraire Laënset a ajouté :
Lundi dernier, Julie Collin m’a donné l’occasion de parler au micro de « Bouquins et Confidences » à CKRL de mon métier et de présenter les services que j’offre en tant qu’agent littéraire. Voici un résumé de notre rencontre et aussi deux liens pour écouter l’émission.