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Polatouches | Marie Christine Bernard

Couverture du roman Polatouches de Marie Christine Bernard.
Avant d’avoir l’opportunité d’en discuter avec l’auteure et une libraire (allô Marie-Hélène!), je ne savais pas ce que je pensais de Polatouches. J’avais besoin d’en parler et c’est le genre de livres dont on peut parler seulement avec des gens qui l’ont lu. Dans cet article, je vous en dis juste assez pour vous donner envie de le lire. Parce que oui, c’est à lire!
Stéphanie saisit l’opportunité de s’isoler dans le chalet de ses parents pour prendre du recul et pour réfléchir. Mais l’idée de passer du temps seule au chalet de ses parents n’est pas aussi reposante qu’elle l’imaginait. Et ça commence avec les chiens des voisins.

« En ouvrant le robinet de la cuisine, savourant à l’avance la fraîcheur et la pureté de l’eau puisée directement au ruisseau qui dévalait la montagne, elle aperçut ses réveille-matin. Deux molosses fourrageaient dans les sacs-poubelle qu’elle avait déposés sur le perron la veille, trop fatiguée – trop soûle – pour aller les porter dans le bac près du cabanon. L’un d’eux en avait tiré une bouteille de savon à linge et l’autre essayait de la lui arracher. Leurs mâchoires faisaient claquer le plastique et ils échangeaient des grognements mi-enjoués, mi-menaçants. Ils étaient tous les deux très grands, plutôt maigres, et leur fourrure couleur de cendre fumait dans le petit matin. Manifestement, il faisait très froid, malgré le soleil éclatant dans le bleu limpide du ciel. »

Mais pourquoi Stéphanie a-t-elle besoin de prendre du recul et de réfléchir?
En couple depuis environ 10 ans avec une femme, elle n’est pas prête à sortir du placard. Josée, sa conjointe, a envie de vivre leur relation au grand jour. Ce n’est pas aussi simple pour Stéphanie, dont les parents sont remplis de préjugés. De plus, elle craint les réactions de ses collègues.

« Je t’aime, moi. Je veux qu’on se marie, qu’on ait des enfants, je veux t’aimer devant le monde. Je veux te flatter les mains au restaurant, je veux t’embrasser dans la rue, je veux te tenir par la taille au centre d’achats. Je veux qu’on promène des poussettes ensemble. Toi, comment ça se fait que tu ne peux pas comprendre ça? Comment ça se fait que tu ne veux pas ça, toi aussi? Tu dis que tu m’aimes, mais t’as pas envie de m’aimer devant le monde? Tu m’aimes jusqu’où exactement, Stéphanie? »

Ce roman ne se résume pas par « l’histoire d’un couple dans le placard ». C’est la trame de fond, c’est ce qui permet au roman de se tenir, mais ce n’est pas le propos principal.
C’est une des nombreuses façons de parler d’identité.
Le roman aborde aussi les liens entre les Blancs et les Cris. Et ce qui fait qu’une personne s’enracine ou pas.
Le lien avec le polatouche? Cet écureuil volant est un animal qui se cache et qu’on ne voit pas souvent. Étonnamment, Stéphanie et son meilleur ami (qui vient parfois lui tenir compagnie au chalet) auront l’occasion d’en voir un plus d’une fois. Est-ce un signe?

« Ouaip. Le polatouche, dans le fond, il est comme toi. Il a peur de se montrer. Y a pas grand monde qui peut le voir. Il reste tout le temps caché. Mais pour nous autres, il est sorti. Ça veut dire que c’est le temps que ça finisse, ces cachettes-là. Dis-le donc à tes parents, pour toi pis Josée. »

Les chiens, les fameux réveille-matin, ont un rôle très important dans le roman. Tout comme leurs maîtres, qui ont aussi leurs secrets.
Et j’ai eu mal au cœur et mal dans le corps quelques fois en lisant ce livre.
Je ne peux pas en dire beaucoup plus. Désolée.
Envie d’en parler après avoir lu Polatouches? Contactez-moi!
* Ce livre m’a été offert par Groupe Librex. Ce texte a été écrit de façon authentique et indépendante, comme d’habitude! Cliquez ici pour consulter ma politique éditoriale.

Polatouches
Marie Christine Bernard
Stanké
ISBN : 978-2-7604-1253-8

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2 Commentaires

  1. Annie J. Perreault

    Tu me donnes vraiment le goût de lire ce livre. J’adore cette auteure. Il y a quelques années, en lisant son livre Mademoiselle Personne, j’ai vécu une expérience de lecture particulière : on ne lit pas ses mots comme avec tout autre livre ; on les vit, on les ressent, et ce qui se dégage d’eux nous pénètre. Cette auteure a une prose puissante, qu’on expérimente avec le corps et notre ressenti.
    Merci pour ce billet.

    • Julie @ Julie lit au lit

      Merci pour ton message! Ça me donne envie de lire Mademoiselle Personne. Je l’ajoute à ma liste!

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