Couverture du livre Le harcèlement moral dans la vie professionnelle de Marie-France Hirigoyen.
[ + Audio 🎙 ]  J’ai effectué un remplacement à l’émission Dans la tête des entrepreneurs, habituellement animée par Kim Auclair, sur les ondes de CKRL 89,1. L’invitée de la semaine : Mélanie Fleurent de l’entreprise Intimidation au travail. En bonne animatrice, j’ai fait mes recherches et j’ai lu sur le sujet. Et puis, je me suis dit que je devais vous partager les informations que j’ai obtenues! Dans cet article, je vous parle d’un livre de Marie-France Hirigoyen, je vous partage les liens vers l’entrevue avec Mélanie Fleurent et je vous partage des suggestions de lecture.
Marie-France Hirigoyen est psychiatre et psychothérapeute. Elle est une sommité dans le domaine du harcèlement moral. Au fil des ans, elle a écrit 6 ouvrages sur le sujet. Ses livres sont traduits dans plusieurs langues. Et ses travaux font évoluer les mentalités et les lois.
J’ai lu Le harcèlement moral dans la vie professionnelle assez facilement malgré les plus de 400 pages parce qu’il y a beaucoup d’exemples. Ce n’est pas lourd comme une lecture académique, mais ça rend émotif.
Je me sens un peu imposteur de vous parler de harcèlement moral au travail. Oui, j’en ai déjà vécu. Oui, j’en ai déjà vu. Oui, j’ai étudié en ressources humaines. Mais je ne suis pas une spécialiste du harcèlement moral au travail.
J’ai décidé de vous en parler parce que c’est un sujet important. Il faut en parler!
Je vous partage une série de citations du livre. Prenez le temps de les lire. Et si vous avez besoin d’aide, parlez!
Personne ne mérite de subir du harcèlement moral, que ce soit au travail ou ailleurs. Personne!

« Il est souvent fort difficile de distinguer le harcèlement moral des mauvaises conditions de travail. C’est dans ce cas que la notions d’intentionnalité prend toute son importance. Travailler dans un bureau étroit, avec un mauvais éclairage et un siège inadapté, ne constitue pas un acte de harcèlement en soi, sauf si un seul salarié est traité spécifiquement ainsi, ou si cela est destiné à le décourager. Il en est de même pour la surcharge de travail, elle ne devient harcèlement que s’il y a dérapage et si le but, conscient ou inconscient, est de faire craquer le salarié. »

« La phase de harcèlement moral proprement dite apparaît lorsque la personne ciblée perçoit la malveillance dont elle est l’objet, c’est-à-dire lorsque le refus de communication est manifeste et humiliant, lorsque les critiques portant sur le travail deviennent méchantes, et que les attitudes et les paroles deviennent injurieuses. Les conséquences sur le psychisme sont beaucoup plus graves dès qu’on prend conscience qu’il y a « intention de nuire ». On a d’abord du mal à croire qu’une telle malveillance soit possible, puis apparaissent des interrogations anxieuses : « Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’on me veuille autant de mal? » et des tentatives effrénées pour changer le cours des choses. Cela entraîne une blessure qui n’a plus rien à voir avec le stress. Il s’agit d’une blessure d’amour-propre, une atteinte à la dignité, mais aussi une brutale désillusion liée à la perte soudaine de la confiance qu’on avait mise dans l’entreprise, dans la hiérarchie ou dans les collègues. Le traumatisme est d’autant plus grand que la personne avait beaucoup investi son travail. »

« D’une façon générale, dans le monde du travail, les dirigeants et les cadres ne prennent pas les difficultés relationnelles suffisamment au sérieux, sauf si elles peuvent occasionner un préjudice évident pour l’entreprise. Malgré les séminaires de gestion des conflits proposés aux cadres, les attitudes les plus usuelles restent la fuite et l’évitement. On laisse faire et on demande ensuite aux DRH de récupérer des situations qui se sont dégradées parce que la direction n’a pas traité les problèmes à temps. »

« L’envie est un sentiment naturel qui surgit inévitablement dès que deux personnes sont susceptibles de se comparer l’une à l’autre ou d’être en position de rivalité. Elle peut faire des ravages considérables en rendant les individus destructeurs, mais c’est un concept ignoré des sciences sociales qui font comme si ce sentiment n’existait pas. Il est vrai que c’est un sentiment qu’on n’avoue pas facilement. Comment dire aux autres, et comment se dire à soi-même : « Je ne le supporte pas parce qu’il est plus intelligent, plus beau, plus riche, ou qu’il paraît plus aimé, que moi! »? Ne pouvant le dire, on l’agit et essaie de casser l’autre afin de se rehausser. En médisant, on réduit l’écart entre soi et ce qu’on imagine des autres. »

« La peur est un moteur essentiel au harcèlement moral, car, de manière générale, c’est par peur que l’on devient violent : on attaque avant d’être attaqué. On agresse l’autre pour se protéger d’un danger. »

« La peur engendre parfois de la lâcheté : on suit les pervers narcissiques dans leurs comportements irrespectueux de crainte d’être harcelé à son tour. »

« D’autres questions se posent à nous : par exemple, est-ce aussi grave de fermer les yeux sur des agissements pervers, de collaborer tacitement à l’exercice de cette violence que de donner des ordres pour faire craquer un salarié afin qu’il donne sa démission? Même si la personne la plus perverse est vraisemblablement celle qui est à l’origine du harcèlement moral, cela ne soit pas déresponsabiliser les autres, ceux qui suivent ceux qui laissent faire. »

« On m’objecte très souvent que le harcèlement peut être simplement la conséquence d’une maladresse relationnelle d’individus qui ne savent pas communiquer ou qui ont été mal éduqués. Dans ce cas, ils peuvent reconnaître leurs erreurs, changer de comportement et présenter des excuses. S’ils le font, on ne peut pas parler de harcèlement. »

Le harcèlement moral dans la vie professionnelle
Marie-France Hirigoyen
Pocket
ISBN : 978-29229-76526

Entrevue avec Mélanie Fleurent d’Intimidation au travail

Cette entrevue nous permet d’être dans la tête de Mélanie Fleurent, la fondatrice d’Intimidation au travail.
En première partie d’entrevue, on a parlé de son entreprise, de sa mission et de son offre de service. Mélanie a vu son offre de service évoluer en fonction des besoins de la clientèle.
Aussi, elle confie qu’elle ne sait pas quand elle a fondé son entreprise. Intrigant, n’est-ce pas?
On a effleuré les conséquences de l’intimidation au travail, pour mieux y revenir en deuxième partie d’entrevue. Et on a parlé de ce qu’on peut faire lorsqu’on vit du harcèlement moral en milieu de travail.

En deuxième partie d’entrevue, Mélanie Fleurent a partagé des exemples concrets de ce qu’est l’intimidation au travail. Et on a parlé des conséquences sur les gens qui vivent de l’intimidation. Et de ce qu’on peut faire lorsqu’on voit de l’intimidation.
Saviez-vous que vous pouvez représenter vos enfants mineurs s’ils vivent de l’intimidation dans leur milieu de travail? De mon côté, je l’ai appris en ondes.

Mélanie, moi et nos cheveux courts. (Oui oui, on a parlé de cheveux courts pendant l’entrevue.)

D’autres lectures sur le harcèlement et sur le bonheur au travail

Avez-vous des conseils à partager sur le harcèlement moral au travail? Avez-vous des suggestions de livres à ajouter à la liste?

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